Carnet d’auteur/éditeur/manu facteur

Il n’est pas simple de revenir rétrospectivement sur un projet. Pourtant, cela est grandement formateur et permet d’analyser son projet en voyant où étaient les succès et les soucis. Il nous semblait donc intéressant de revenir sur notre projet un peu fou du Village Sombre, avec ce que cela a impliqué, de joies, de déceptions, de frustrations, de travail, mais surtout de passion !

La genèse ou une petite histoire dans un confinement

Mars 2020, la nouvelle tombe ! Nous allons tous être confinés mondialement. La nouvelle est rude, et nous qui sommes dans le jeu de société depuis de longues années, nous décidons avec un ami de créer un groupe Facebook puis un site pour recenser les PNP. Des milliers de joueurs peuvent récupérer des PNP et s’amuser alors qu’ils sont enfermés chez eux. Une idée naît alors : celle de créer un peu plus de liens sociaux, en proposant une Game Jam. Pas mal de travail en amont, des inscriptions en masse et une Game Jam qui approche. Celle-ci durera 24h et nous allons rester présents de bout en bout pour aider les créateurs. La Game Jam est lancée, le thème sera : le village. L’effervescence est là dès les premières minutes, les 50 inscrits se donnent à fond. Mais tandis que minuit approche, les joueurs vont petit à petit se coucher et nous, on reste là, une tasse à café à la main, le téléphone dans l’autre à scruter Discord. Samantha revient avec un stylo et un carnet à la main en me disant « j’ai une idée !» Elle m’explique alors son idée. Un auto-stoppeur arrive dans un village qui serait représenté par un carnet avec plusieurs pages, ayant des interactions avec les habitants. On entre dans des lieux, on a ce qu’il faut pour passer ou c’est la mort et on recommence tout depuis le début. C’est un die and retry, mais en version papier. C’est hyper simple, mais l’ambiance et l’idée de départ sont là. Je me lève, relance mon PC et bidouille sur Photoshop un visuel jaune sur un fond noir, en expliquant à Samantha que j’aimais beaucoup ce type de visuel proche du rétro dans son approche, mais moderne dans ses couleurs. Puis on discute ainsi le reste de la nuit de cette idée qui grossit petit à petit. Le Village Sombre est né.

Les premiers essais

L’auto-stoppeur laisse place à un personnage plus généraliste et non-genré. Quelques feuilles de papier plié, découpées et il faut bien le dire un peu malmenées suffisent pour les premiers tests. Ça marche, c’est bancal, mais ça marche. Pour le moment ça ressemble plus à une liste de lettres et de gribouillis sur des feuilles mais l’idée est là ! Bien intéressé par cette idée, je me mets à la recherche de visuels rétro qui pourraient coller. Samantha, qui avait déjà des lieux en tête, doit les revoir en fonction de ceux que je trouve, l’ajout de la période du XIXe siècle arrive à ce moment-là, grâce aux contraintes visuelles. C’est une très bonne chose, car cela nous oblige à nous plier à celles-ci tout en créant une cohérence d’ensemble. Le petit village prend vie petit à petit, se peuplant d’habitants, où chacun demeure dans un lieu au nom différent afin de faciliter la mémorisation, en plus du visuel de couverture des livrets.

Il est temps de passer à l’étape suivante, celle où Angel intervient. Avec sa mère, il commence à voir les lieux et l’intrigue, à l’aide de plusieurs feuilles A3, les premiers lieux se posent pour former une toile d’araignée. Des lignes partent dans tous les sens, des cartouches encerclent le nom des lieux et des lettres entourés apparaissent un peu partout au milieu du bleu, du rouge et du noir des lignes. Le crayon est alors notre ami pour noter au fur et à mesure dans les livrets qui se remplissent rapidement. Une intrigue forte émerge à ce moment-là et le concept du reverse voit le jour, proposant aux joueurs de plonger dans un nouvel univers une fois la clé de ce mécanisme découvert. Des pages claires, on passerait à des pages noires, pour marquer la différence, le personnage passant de la lumière aux ténèbres. Ça sera le village sombre, car celui-ci s’enfonce petit à petit. Le sombre village plutôt non ? Non, car le double sens doit être là, le village est-il sombre ou bien sombre-t-il ? La réponse est dans le jeu.

Une texture bois était présente à l’époque

Le confinement traîne en longueur

En 2 jours, les lignes sont tracées et les livrets sont remplis. 10 lieux uniques sont nés, quelques personnages aussi, sans oublier le gros de l’intrigue. 3 cerveaux compressés par l’exercice cérébral, afin de créer un jeu en 48h. Il faut bien le dire à ce moment-là on a mal à la tête, mais on est assez fiers de nous. Toutes les pages sont remplies avec un élément ou presque. Mais je ne prends pas le temps de laisser mon esprit divaguer dès le lendemain matin je m’atèle à l’écriture, me lançant dans l’exercice sans filet, m’appuyant sur les pauvres livrets d’essai, une liste d’objets et un fichier Word où les lieux sont listés. Moi qui pense en avoir pour plusieurs jours, je boucle cela en une seule journée. Ce n’est que le premier jet, mais la première version narrée est là. Lorsque la motivation et la passion sont là, on peut déplacer des montagnes ! Il est temps pour Samantha de repasser derrière moi et de peaufiner tout ça, d’alléger, de préciser, de corriger afin d’obtenir une V1 jouable.

les premiers livrets


On fait le premier test chacun son tour, et ça passe. Bien entendu la gomme et le crayon ne sont jamais loin pour faire des retouches, mais l’ensemble se tient et surprise nous semble même intéressant, voire prenant. Mince alors. On peaufine le tout, on corrige puis on fait tester cela à nos autres enfants. La sauce prend, le plus grand trouve qu’il manque une ambiance plus marquée, c’est vrai, on doit retoucher ça, c’est fait dans la foulée. Toujours confinés, on contacte des amis et on leur propose le jeu. Alors qu’on pense qu’il va leur falloir pas mal de temps pour tester ça, 48h après les retours sont déjà là et ils sont bons, les comparaisons font même plaisir. On tient un concept. 

Le premier plan
Une des premières listes d’objet



Tandis que le déconfinement arrive. Il est enfin possible d’acheter une meilleure imprimante afin d’avoir un rendu meilleur, ce n’est pas donné, mais ça vaut le coup. On en profite pour acheter une machine pour la découpe car ça serait super de faire des jeux découpés, surtout pour les cartes et les boites. Car mine de rien, si on veut faire plus de jeux pour les proposer ou offrir, on doit faire l’impasse sur l’impression professionnelle à un tarif raisonnable. Ça fait des années que l’on aimerait proposer des jeux en petites séries, faits à la main, avec ces deux machines, cette idée pourrait enfin prendre vie. Malheureusement, la machine de découpe est une véritable déception, elle retourne chez le vendeur, et nos envies de créer des jeux de cartes ou autres jeux découpés s’envolent avec elle. Plusieurs années à attendre une machine fiable pour un résultat vraiment décevant, c’est un petit coup de couteau dans le cube. Mais pour le Village Sombre, on n’en a pas besoin, donc l’aventure continue.

Une autre version du plan

Des tests encore, mais surtout une ligne à suivre

Il est temps de revenir sur l’écriture et de peaufiner le tout en cherchant un style graphique et une police de caractère qui sera adapté. Même s’il s’agit encore d’essais, nous sommes malgré tout sur la bonne voie. On joue et rejoue, une seconde fin est même ajouté. Afin de ranger tout ceci, un étui est vite envisagé, et les premiers tests faits sur du papier orange nous permet de voir qu’avec un bel étui ça serait vraiment chouette. Samantha, qui a toujours aimé l’origami, s’en donne à cœur joie. Désormais, on doit plancher sur l’étui et faire des essais pour voir quelle taille, il faut adopter. Ouvert devant pour bien faire glisser les livrets sans les accrocher dans un rabat qui risquerait de pendre après plusieurs ouvertures. Le 300g pour sa rigidité est envisagé en premier lieu, mais voilà après plusieurs pliures le papier casse plus qu’il ne se plie, on se rabat sur 250g et les finitions sont bien plus propres.

Les 10 livrets passent juste dans la boite désormais, mais ça passe. On tient le bon calibre. Le rendu est propre et donne envie. Nous avons un jeu qui tourne avec 10 livrets, deux fins et un rendu plutôt sympa visuellement. Nous sommes fin juin et l’idée d’un financement sur Kickstarter commence à arriver sur le tapis, plus sur le ton de la blague au début, puis de façon plus sérieuse par la suite.

les boites réalisées par nos soins

Et si on faisait un KS pour voir

J’ai pu participer à quelques campagnes modestes pour des petits jeux et le succès était au rendez-vous avec quelques centaines d’euros, parfois un millier. On regarde, on scrute KS et on se prend à rêver de proposer notre jeu sur la plate-forme. Les questions sont nombreuses, et tournent dans notre tête pendant plusieurs jours. Est-ce bien sérieux ? Dans quel but ? Mais le moment n’est pas encore venu. Cela ne nous empêche pas de prendre conseil auprès d’un ami expert de l’exercice.

En attendant, on s’amuse à créer un logo pour une potentielle maison d’édition, et on en profite pour revoir les visuels et la présentation de nos anciens jeux afin de les mettre sur le site Doityourgame, c’était l’occasion. Il s’agit du site de l’association qui a vu le jour après les Game Jams. Ça fait plus propre. Mais au fond, on se mentait sûrement, car à ce moment-là l’idée d’un KS était bien présente.

On discute longuement avec Samantha, et puis un jour on se dit « Et si on se lançait, juste pour voir s’il y a un public pour ce type de projet un peu fou ? Si on testait avec un projet minuscule à 250€ ? On ferait les jeux nous-même, à la main, on a la machine qui va bien pour ça, ce n’est pas infaisable. » Il y a de fortes chances pour que cela ne prenne pas, mais ça fait des années que l’on veut tester. Nous avons un jeu qui nécessite peu de découpes, c’est faisable. Si la campagne arrive au bout avec de la chance, on aura 100 jeux à faire, c’est envisageable sans grand mal, et ça serait déjà énorme ! On était loin de penser que la campagne allait réussir. On avait tort et ce n’était que le début du voyage au final.

Les premiers essais avec les couvertures (et dire qu’on envisageait un bord blanc à ce moment-là pour éviter les soucis)

La campagne arrive

Je passe plusieurs jours à créer des visuels pour la campagne, on fait des photos sur la table de notre cuisine, ça ne fait pas pro, mais le bois derrière rend bien, et avec un filtre ça rend pas trop mal. Puis on passe à l’écriture de la page KS, Samantha relit tout, on corrige, et sans aucune connaissance en vidéo, on télécharge un logiciel et on monte une vidéo comme on peut. De toute façon, c’est pour voir, pour tester donc on fait avec nos maigres connaissances, ce n’est pas grave. Et puis ça ne va toucher que quelques personnes. Si seulement on avait su.
On crée la page pour la campagne, on détermine une date de lancement, ça sera le 2 juillet et puis tant qu’à faire ça serait rigolo qu’elle se termine le 14 juillet. On est en plein été, on a été enfermé pendant des mois, ça ne va intéresser personne de toute façon, mais ça aurait été un bon test. On va chercher des conseils auprès d’un kickstarter aguerri, on peaufine notre page, traduite par nos soins, on corrige suite aux retours des personnes à qui on a pu la faire lire. La page est prête, on ne peut pas dire grand-chose sans spoiler le jeu, il y a peu d’infos, on espère que ça intéressera quand même.

Histoire de se donner un peu de visibilité, on communique sur le groupe Facebook de Do It Your Game pour teaser un peu, la campagne sera lancée dans 2 jours.

Premier jour du KS

Le jour J est arrivé, on est devant notre PC a regarder et à relayer sur Facebook le lancement de la campagne sur nos pages personnelles. Rien de plus, c’est un test. Oh un premier contributeur, c’est cool. Puis un second et d’un seul coup la sauce prend, on arrive à l’objectif fixé en 2h à peine. Le premier palier est passé juste après. On est obligé de réfléchir à la hâte à de nouveaux paliers le soir même, on n’avait rien prévu. Ce qui ne devait être qu’un test est devenu un projet suivi qui amène du monde qui pledge. On ajoute de nouveaux livrets, une musique, des solutions en vidéo, et une nouvelle fin. Mais le montant continue de grimper dans les jours qui suivent, et nous n’avons plus d’idées. Et plutôt que de proposer des paliers inutiles au jeu, ce qui nous éloignerait de l’idée de micro édition voulue et du côté écolo, on décide de ne plus rien proposer de physique. On fait une news à ce propos. Le forum de cwowd parle du jeu, nous n’avions pas créé de topic, car on ne pensait pas qu’un si petit jeu pouvait intéresser la communauté. Déjà présent sur TricTrac depuis des années, je n’avais communiqué que là-bas. Le retour des personnes sur le forum est hyper encourageant, et nous ému en nous stimulant énormément. Un topic dédié au jeu est créé, Gougou69 me propose de parler du jeu sur Ludovox, et Sam_plu and play de faire une vidéo sur le jeu. On accepte avec grand plaisir. Cela va donner un bon coup de fouet. Pendant ce temps-là, on met un point d’honneur à répondre au maximum de personnes, sans pour autant en révéler trop sur le jeu. Même si on ne comprend pas vraiment pourquoi autant de personnes s’intéressent à un si petit projet qui n’en dit finalement pas beaucoup, mais nous sommes très contents du succès. 
Mais la campagne continue de monter exponentiellement et dépasse les milliers d’euros. On n’y croit pas un instant lorsqu’on voit arriver la barre des 10 000€, on se dit que ça va se terminer là. Ça fait déjà beaucoup plus que les 100 exemplaires que l’on pensait faire à la main au départ. Ça va être chaud de tenir les délais, mais on devrait y arriver, on a du temps devant nous. Naïfs que nous étions encore à ce moment-là, trop pris dans l’euphorie du moment.

La suite, vous la connaissez, la campagne continue de bien marcher, on n’en revient pas, et surtout, on n’y croit pas. Comment un si petit jeu peut-il avoir autant de succès ? On est sur un petit nuage. On est loin de penser que quelques mois plus tard celui-ci deviendra orageux en recevant les exemplaires de l’imprimeur. On lit les messages sur les forums et Kickstarter et on rêve de proposer d’autres jeux Reverse, des idées nous sont proposées, on ajoute les nôtres et on se dit que cette mécanique pourrait donner beaucoup d’autres jeux sympathiques. On rêve, on se projette, on pense à des intrigues, on est dans le créatif, on est bien.
Pendant ce temps-là sur Kickstraq, on suit les estimations sans y croire, même si la campagne finit bien en dépassant les 20 000€. Chiffre donné dès les premiers jours, mais que l’on observait en rigolant tant cela paraissait inimaginable. La campagne prend fin le 14 juillet, c’est un peu la fête nationale à la maison, mais honnêtement, on n’y croit pas vraiment, sur un peu surréaliste. 

La nouvelle fin

Maintenant que la campagne est terminée, il faut se mettre au travail, il faut ajouter les 5 livrets supplémentaires et intégrer la nouvelle fin. En deux jours de fumage de cerveaux, on arrive avec Samantha à mettre à plat tout ça, en ajoutant une fin qui nous plaît vraiment et qui reste assez compliqué à trouver. On rigole en voyant le nombre de clés que propose le jeu, on ajoute cette blague dans le jeu. Il est temps de réécrire, de tester encore et encore, puis de passer le jeu à nos testeurs avant de revenir sur le jeu. Début août s’est réglé, on donne le jeu au correcteur et au traducteur. On reçoit la version française très vite, la traduction devait arriver autour du 20 août. On profite de ce temps supplémentaire d’attente pour commencer à écrire Densetsu, ce qui doit être le second Reverse, et un autre petit projet. On sera dans les temps, même si là vu le nombre de jeux à produire ça va être chaud. Impossible pour autant de corriger la date d’envoi. Samantha teste et reteste les pliages, il faut 5 minutes pour faire les livets, c’est jouable, mais il va falloir y passer 8h par jour, voire plus. À la rentrée mon activité va reprendre, du coup, je serai moins dispo, mais le soir ça devrait le faire. Un matin, alors que je suis sur mon PC internet, ne réponds plus. J’appelle mon FAI, rien n’est fait, ils ne savent pas quand ma connexion sera réparée. Nous habitons au plein milieu de la campagne, on ne sera pas prioritaire en plein été, il va falloir faire avec et se contenter du téléphone. On réfléchit déjà à comment envoyer les fichiers à l’imprimeur depuis chez des amis. Internet ne reviendra jamais dans cette maison.

Un des nouveaux livrets à créer, on reprend de la base au crayon

Le déménagement

Avec mon épouse, nous étions à la recherche d’une nouvelle maison depuis plusieurs mois, mais le confinement étant passé par là, impossible de trouver un bien pour 6 personnes. Coup de chance, fin août mon épouse visite une maison et signe dans la foulée le bail, après des mois de stress et un départ obligatoire de la maison où nous habitions à cause de sa vente. Seul hic le déménagement est prévu pour dans 15 jours et la maison se trouve à 180 km de là. Il va falloir cravacher pour se préparer à temps. Pendant ce temps-là, la version anglaise n’est toujours pas là. Pendant longtemps (48h quoi) nous nous sommes demandés s’il ne fallait pas tenter de faire le jeu avant de partir en tentant de repousser notre départ d’un mois avant de trouver notre nouvelle maison, heureusement que finalement nous n’avons pas conservé cette idée, sinon on aurait eu 32 cartons de plus à déménager !

Le jour J arrive et s’ensuivent 2 autres de plus pour tout faire arriver à bon port, suivi d’une semaine pour s’installer. Le travail doit reprendre au plus vite, mais là encore Internet se fait attendre. Mes clients, ceux pour mes illustrations sont en attente aussi, il va falloir faire vite. 15 jours après notre arrivée, nous étions prêts à tout reprendre, enfin ! Les enfants ont repris les cours et les nouvelles activités aussi, la famille retrouve son rythme.

La réception ou la douche froide

Fin septembre, on reçoit la version anglaise, et dans la foulée, on la met en page. Samantha pendant ce temps-là se renseigne auprès de la poste, les premiers coups de téléphone et rendez-vous se succèdent. On nous annonce un tarif puis un autre, une contrainte puis une autre, des choses possibles qui deviennent impossibles, bref avec La Poste ça ne fait que commencer malgré le bon vouloir de nos interlocutrices.

Les fichiers sont prêts, ils sont mis en pages, relus, recorrigés puis relu et rejoués, et cela, plusieurs fois. Il est temps de les imprimer et de voir tout ça. On corrige encore et surtout, on vérifie la boite, tout tient juste, mais ça passe, tant mieux les livrets se tiendront bien entre eux. On a testé du 125g, du 300g, mais le 250g reste le meilleur grammage pour le moment.

On passe la semaine à corriger, revoir, relire, rejouer au jeu pour que les fichiers partent pour l’imprimeur, vendredi. Le choix du papier glacé se fait à ce moment-là, lorsqu’on se rend compte qu’à force de manipulations le papier à tendance à s’effilocher à cause des plis. On envoie les fichiers pour les livrets à l’imprimeur, pour la boite, on va tester une fois les vrais livrets imprimés en main. On les envoie, il nous contacte, les bords perdus ne sont pas suffisants, on les retouche, on lui indique qu’il nous faut bien du bord perdu et des livrets qui une fois pliés seront au raz au milieu. On lui envoie des photos du produit, après plusieurs échanges c’est validé. Le BAT arrive, on teste, c’est correct, on valide. Il ne nous reste plus qu’à attendre la livraison.

Les feuilles reçues, tout est à faire encore

À réception des colis c’est la douche froide. Tout simplement. 


La qualité n’est pas au rendez-vous, décalage, bords blancs qui apparaissent lorsqu’on plie les livrets, c’est la cata ! Pas le temps de les refaire, et le SAV n’est pas au top malgré nos relances. On contacte l’imprimeur, mais en vain. Cependant, il va falloir avancer, car la livraison a déjà du retard, nous sommes début octobre et aucun livret n’est encore plié, et on a 30 000 feuilles à plier, la tache nous semble d’un seul coup herculéenne. On commence le pliage et là catastrophe, la machine que nous avions achetée pour nous faire la moitié des plis, plie de travers, on passe l’après-midi à la régler en vain. Le couperet tombe, on va devoir plier les 30 000 livrets à la main. Une nouvelle journée de pliage passe et on se rend compte que cela n’ira pas du tout assez vite. On prend contact avec les imprimeurs locaux, Samantha en trouve un le temps du midi après un rendez-vous avec La Poste. Bingo ! Il peut nous plier tout ça, bien sûr, il va falloir tirer sur le budget, mais si on veut gagner du temps, c’est un choix quasi-obligatoire. Par contre, pas de livrets à plier pendant les quelques jours dont il aura besoin. Cependant, il nous les pliera en Z et une fois récupéré nous devrons encore les remettre sous forme de livret après avoir coupé le pli central. Il reste beaucoup de manipulations. Et même si l’imprimeur nous a fait gagner du temps, il nous reste encore beaucoup de manipulations avant d’arriver à un jeu complet. Pendant ce temps-là, on reçoit les cartes de visite, et on découvre que les versions françaises ont un gros défaut de surimpression. On vérifie ça ne vient pas de chez nous. On contacte l’imprimeur, il en renvoie, mais il se trompe et renvoie les anglaises, tant pis on le recontacte. Les cartes arrivent, tout va bien, il aura juste fallu 3 semaines pour avoir toutes les cartes. On en profite pour faire le site internet dans les trous pendant que je réalise mes commandes laissées un peu de côté jusque-là.

Un livret fini et la feuille de base

Les boites

L’imprimeur qui plie les livrets et imprime les boites nous donnent des papiers tests, après plusieurs essais de pliage nous décidons de rester sur du 250g pour ne pas casser les arêtes. Ce qui était parfait en termes de tarif, car après on passe sur du carton et non du papier, mais surtout au niveau de la poste avec sa limite des 100g. Samantha présente le jeu à La Poste, avec les enveloppes choisies, ça passe par plusieurs personnes puis c’est validé. S’ensuit une série de mails pour valider définitivement tout ça. On récupère alors les boîtes entre-temps. Elles qui étaient bonnes en termes de taille et qui avaient même été retouchées afin de perdre quelques millimètres, sont désormais trop grandes, pas cool. On n’a pas le temps de réimprimer, ni les moyens, car faire une découpe ajustée à la taille a demandé des frais supplémentaires, en plus du pliage qui devait être fait à la main. On récupère nos livrets et alors qu’on avait compté avec ma fille les livrets, ayant un doute en voyant la différence de tailles entre chaque, l’imprimeur qui nous les plie nous annonce qu’il y a des exemplaires manquants, on en avait commandé 1000, on en reçoit à peine plus de 900 pour certains livrets. Bref la malchance continue, mais on en a assez. On garde espoir et il faut livrer, cependant, il faut prévenir qu’on aura du retard, mais aussi qu’on va faire notre possible pour livrer avant les fêtes, car c’est parfaitement jouable.

Une boite encore dépliée

Novembre arrive


On n’arrête pas, le mois d’octobre a été hyper pris par le pliage, novembre ne sera pas mieux. Entre mon travail et la fabrication du village sombre, on commence nos journées à 8h pour finir à plus de minuit. Mais il faut tenir le rythme si on veut que les jeux soient finis à temps. Le couperet du reconfinement tombe à nouveau, avec ce que cela implique de contraintes et de retards sur les livraisons des produits.
À ce moment-là on y croit plus, on sait que les backers vont nous tuer en voyant le jeu, on a conscience des défauts, on est les premiers dégoûtés, surtout lorsque trône son mon bureau le dernier proto que nous ayons fait, propre sur lui. Pour terminer l’année, on avait décidé de faire une nouvelle campagne pour un tout petit jeu, afin de donner un peu de ludisme à cette année décidément bien morose. On maintient l’idée, mais par honnêteté envers les backers on doit livrer les villages sombres avant le lancement. On ne peut plus rien faire pour corriger les soucis, on doit les finir et les livrer, on va travailler d’arrache-pied pour les terminer et se préparer à la tempête. On était loin de savoir à ce moment-là qu’une tempête de commentaires qui allaient complètement nous saper allaient nous tomberait dessus. On ne pensait pas que cela serait aussi violent, c’est la magie d’Internet, pourtant on le savait et on était préparé.
Un enfant à l’hôpital

Mercredi soir, notre fils ne va pas super bien. Il se couche, mais le lendemain au réveil, Samantha décide de l’emmener aux urgences pédiatriques. Le pronostic tombe, il souffre de diabète et il va falloir apprendre à le régler. Samantha passe ses journées avec lui, tandis qu’on lui fait des examens et qu’on lui apprend à gérer son diabète. On fait une news, je continue de plier en pensant à mon fils. La chute continue doucement. Heureusement, la semaine suivante, il rentre enfin à la maison. Mais pas question de souffler avec mon épouse, il faut continuer à produire pour faire partir les jeux à temps. Les enveloppes arrivent, il va falloir les tamponner une à une pour La Poste. Les jeux sont prêts, on est à une semaine de la fin du mois, on met les jeux sous enveloppes et on fait les étiquettes. On est fatigués, sur les nerfs mais enfin les jeux vont partir, désormais il faudra faire face aux courroux justifiés des backers. Il faut se préparer. La poste prévoit 7 jours pour la livraison. On doit séparer les envois entre France, Europe et Monde, ça complique un peu la chose et surtout ça demande du tri et de la surveillance, mais pas grave ça passe, on s’amuse en voyant les pays où nous envoyons des jeux que l’on n’aurait jamais pensé toucher. Ça fait du bien. On apprend le jeudi matin qu’on doit en plus coller une autre étiquette, on craint pour le poids et la manipulation en plus, mais on s’y attelle.

Enfin !

Vendredi soir, toutes les enveloppes partent. On est soulagés, c’est la fin ! Enfin, c’est ce que l’on croyait. On a bien conscience des défauts et nous sommes les premiers dégoûtés. On va avoir 7 jours pour s’y préparer et surtout pour terminer la solution 2 et 3. C’est notre premier week-end de repos depuis des semaines et on pense être tranquilles quelques temps.
Mais non en fait, car dès le lundi, les joueurs reçoivent leurs exemplaires, le jour même de la news. Et les messages à propos de l’écrasement de la boite arrivent en masse. Nous sommes dépités, on avait conscience du souci, mais la Poste nous avait confirmé que ce type d’enveloppe allait, qu’il fallait prendre celles-ci pour ne pas dépasser les 100g, et que les plis allaient être mis avec les lettres donc pas de souci d’écrasement. Naifs que nous étions. Bref la suite vous la connaissez peut-être, dans tous les cas pour les plus malchanceux vous avez pu constater les soucis avec votre exemplaire. On se précipite pour faire le PDF au plus vite, on n’avait pas du tout eu le temps avant, afin de l’envoyer le soir même, alors que l’on a passé la journée à répondre au mieux et à se remettre des retours violents. On remet en doute la pertinence de la prochaine campagne, celle-ci est déjà prête et notre envie de ne pas rester sur un échec et de proposer des jeux pour les fêtes est encore assez forte pour conserver cette idée et advienne que pourra. La journée fut rude. Le soir même, on envoie les PDF, et moi, je commence la rédaction de ce carnet d’auteur un peu spéciale.

On passe son temps à se poser des questions, à s’en vouloir, à se demander comment vont réagir les autres, comment expliquer cette situation. À aucun moment, on ne peut se rendre compte le nombre de questions qui peuvent traverser votre esprit sans être passé par là, dans une période sombre de pandémie, de déménagement et de maladie. Année 2020 de merde.

Une conclusion ?

Du coup fort de tous ces soucis, nous avons appris plein de choses : qu’il ne faut pas faire de couverture noire ou en couleur, la même couleur doit être mise partout, qu’il faut laisser pas mal de marges, qu’il ne faut pas faire confiance à la poste, ni au pro, et qu’il vaut mieux faire payer plus de ports malheureusement même si on passe au double et prévoir des supports plus costauds.


Ce qui nous chagrine vraiment, c’est que le produit final ne soit pas génial, qu’il vous déçoive (autant que nous d’ailleurs) et qu’il soit si éloigné de nos jeux testés chez nous avec nos machines pas pros justement. 
Oui, on a vraiment cravaché, d’ailleurs nous vous avons expliquer tout ça dans ce carnet d’auteur. On a eu pas mal de déceptions, mais c’est vrai qu’avant tout, c’est un gain d’expériences énorme !
Mais sincèrement d’être passé du petit projet à 250€ à un de plusieurs milliers nous a mis dedans, on n’était pas prêt, j’ai envie de dire (même si c’est un peu tard).


Notre idée de départ était de faire un petit jeu de type die and retry mélangé à un LDVELH très léger, mais il nous a échapper et nous n’avons pas su maîtriser son envol.
La fatigue accumulée et le stress de ces derniers mois, démultiplient sûrement les commentaires haineux et à cela s’ajoute une baisse drastique de la motivation entraînant l’annulation de la campagne prévue au mois de décembre. La goutte d’eau arrivera sous la forme d’un mail violent, sans formes, provenant d’un ami. C’est fou comme une seule personne peut autant vous détruire, lorsqu’il arrive au mauvais moment. C’est donc une fin d’année qui arrive et se conclut comme elle a commencé, c’est-à-dire sous de mauvais auspices.

La campagne qui était prévue pour ce 4 décembre

Actuellement, nous n’avons pas la force de repasser par là tout de suite. Nous avons dû délaisser notre famille pour mener à bien ce projet pendant plusieurs mois et il est temps qu’elle revienne au centre de nos préoccupations.


Nous ne connaissons pas encore l’avenir de Tiny Concept, que se soit avec des campagnes KS limitées, un Tipeee, ou tout autre support, la seule certitude que nous ayons, c’est que nous aimons créer et partager, même si l’idée de tout arrêter est malheureusement très présente actuellement. Nous avions voulu tester, nous voulions un petit projet humain mais il s’est transformé en monstre, et nous connaissons tous la fin du roman de Mary Shelley.

25 thoughts on “Carnet d’auteur/éditeur/manu facteur

  1. Votre passion, votre honnêteté et votre travail n’ont pas été suffisant pour créer un succès instantané, mais ils vous auront donné des outils essentiels pour réussir dans le futur.

    Échouer c’est la première étape pour devenir meilleur, le reconnaître est la deuxième.

    Vous méritez de pouvoir vous reposer et de revenir en force quand vous serez prêt.

    Un bonjour du Québec 🙂

    • Merci pour ton soutien et lorsque nous reviendrons nous n’hésiterons pas une seul seconde à te solliciter si tu es toujours partant.

  2. Des erreurs naît l’expérience, de l’expérience naît l’excellence …

    Votre projet n’est pas exempt de défauts, mais si c’est votre voie, continuez !
    Je suis en train d’imprimer le pnp et malgré quelques défauts, on sent qu’il y a un réel travail de passionnés.
    Prenez les remarques négatives pour les transformer en positives dans vos futurs projets, et puis on m’a toujours dit qu’il n’y a que celui qui ne fait rien qui n’échoue pas.
    Prenez du temps pour vous et votre famille. Et à l’année prochaine pour un nouveau projet.

    • Autant vous l’avouer : je n’ai pas aimé le Village sombre.

      Mais en vous lisant, je comprends tous les défis que vous avez dû relever. Et je suis quand même heureux d’avoir souscrit à cette campagne.

      Il y a une différence énorme entre vouloir faire un bon jeu et se planter et vouloir abuser des joueurs avec une campagne bidon. Vous avez fait du mieux que vous avez pu et c’est lessentiel.

      Ne tenez pas compte de la violence des mails que vous recevez : tous ces gens n’oseraient pas vous en dire la moitié en vous rencontrant de face.

      N’écoutez pas ceux qui disent “jamais plus je ne commanderai chez vous”, c’est faux. Si vous sortez un super jeu, ils vous l’acheterons. Et moi le premier !

      J’imagine sans peine la fatigue accumulée, le désespoir. Ça ne semblait en effet pas raisonnable de sortir une deuxième campagne KS dans votre état. Mais n’abandonnez pas. Ça va vite se tasser.

      Bon courage à vous pour la suite. Et vive Marc-Aurele !

  3. Le truc qu’il faut vraiment garder en mémoire, et personnellement comme je l’ai exprimé sur un forum, c’est que vous n’avez pas trahi votre projet. Vous avez eu des grosses difficultés, mais vous n’avez pas lâche l’affaire. L’intérêt du jeu en lui même n’est pas remis en cause, le fond est bon.
    La leçon aussi, c’est que les engouements en début de projet ne présagent pas du tout des réactions à la livraison. Quand les gens sont déçus, ca peut être très violent, même sur des “petits” projets. Et ce sont ceux là les plus visibles.
    Faites le break en famille, mais vous aurez du support si vous recommencez quelque chose. Et il faut vraiment que ces mots de remerciements pénètrent vos esprits, je suis très heureux d’avoir “backé” ce “petit” projet qui est devenu plus gros que le boeuf.

  4. Merci pour ce retour,
    certains oublient parfois qu’il y a des gens derrière un projet, et surtout quand c’est un projet amateur à mener en parallèle de son vrai métier.
    La lecture était très intéressante et le propos semble vraiment sincère. Reposez vous bien. Si ma boite est un peu défoncée, ce n’est pas si grave, toute proportion gardée 😉

  5. Bonjour,
    Personnellement un peu plus du temps pour la livraison m’aurait pas dérangé, il fallait tout simplement poser la question, faire une petite enquête Google ou quelque chose, cela vous aurait laisser le temps de respirer un tout petit peu mais rien ne sert de pleurer sur le lait renversé.
    Ne vous inquiétez pas, c’est un bon projet, avec ses petits problèmes mais un bon et beau projet, j’ai bien aimé et même si la boîte est arrivée cassée (rien qu’un peu de scotch ne puisse pas résoudre) je ne regrette pas du tout avoir contribué.
    Prenez le temps de vous reposer, profitez des fêtes et de la famille et surtout prenez de la force, je serai là le jour du lancement de votre nouvelle campagne KS.
    <3 Tiny Concept

  6. Bonsoir,
    Merci pour ce petit carnet de route.
    Bravo pour la réalisation de ce projet et, malgré les multiples embûches, être allés au bout.
    Je comprends votre déception entre le résultat final et vos attentes initiales.
    Je vais, ceci dit, profiter de cet instant ludique.
    Internet, et en particulier les forums et autres pseudos réseaux sociaux, favorisent la haine et les messages de spécialistes en tout genre qui savent toujours tout mieux que tout le monde sans être jamais confrontés eux mêmes aux situations.
    Ne pas en tenir compte est compliqué mais c’est plus simple pour garder une vie simple et saine.
    Les injures et la colère anonyme sont l’apanage des cretins.
    Gardez votre passion.
    Bien cordialement,
    Olivier

  7. Je n’ai pas encore jouer, mais entre nous je m’intéresse plus au fond qu’à la forme… donc je suis impatient de plonger dans l’aventure (en fait je suis déjà mort une fois mais tellement vite que cela ne compte pas)… C’est amusant j’ai plus l’impression d’avoir un objet collector et par là même d’être privilégié… ce qui prouve que tout est une question de point de vue… l’esprit du financement participatif est de “participer” à une idée et de laisser émerger un concept. Certains non pas compris et déversent leur haine, c’est la magie des réseaux sociaux. Ne perdez pas courage, vous avez appris dans la difficulté le passage de l’imaginaire au réel mais rien ne doit faire faiblir votre enthousiasme… rappelez-vous : tous ceux qui ont pledger, ont aimé votre projet mais très probablement n’auraient pas été capable de le concevoir et de le réaliser… ce qui fait de vous des personnes peu ordinaires non ?

  8. La boîte est arrivée un peu écrasée et alors ?
    Vous n’en êtes pas responsables et l’important n’est pas le contenant mais le contenu.
    Vu les difficultés que vous avez rencontrées au regard du prix modique du jeu et de votre investissement/implication pour tenir vos engagements je n’ai aucun reproche à vous faire.
    Je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année et une prochaine campagne qui vous redonnera le moral 🤗

  9. Bonsoir les amis, je trouve ce carnet fabuleux. La sincérité, c’est rare dans ce milieu. Pour avoir suivi le projet depuis le début, j’applaudis le travail de l’équipe. L’ingéniosité, l’envie, la communication a été top durant tous ces mois. Que le rendu ne soit pas à la hauteur, ce n’est pas grave pour ma part car ce n’est PAS de votre faute. De votre côté, vous avez été pros jusqu’au bout, malgré les difficultés personnelles comme je le lis avec empathie. Et puis l’important c’est le gameplay et là je ne suis pas déçu. J’attends juste ma fille vendredi pour y jouer, je ferais un retour ensuite sur FB mais d’emblée je suis comblé par l’ambiance qui se dégage et l’écriture est alléchante. Donc, hors de questions de vous arrêter avec Tiny Concept. Reposez-vous, oui, vous l’avez bien mérité, mais revenez plus forts !

  10. Merci pour ce carnet.
    Bravo pour vous être lancé. Bravo pour y avoir cru. Bravo pour avoir tenu la barre. Bravo pour avoir livré avant les fêtes.
    Quand à cet “ami”… c’est tellement facile de critiquer quand on ne fait rien !
    Reposez-vous et profitez.

  11. Merci pour se témoignage que j’ai presque lu comme un roman. C’est une belle histoire qui motive bien à se lancer dans l’aventure.

  12. Super compte rendu qui lève le rideau sur les circonstances, exceptionnelles, dans lesquelles ce projet, lui aussi exceptionnel, à été créé.
    Quand on est ‘le nez dans le guidon’ pour réaliser un projet, on voit évidemment tous les défauts et les problèmes. Mais quoi qu’il en soit, le résultat ets là, et il est bon.
    Il y aura toujours des gens pour râler et critiquer, et dont les attentes ne sont pas du tout en ligne avec un mini-projet, issu d’une game jam, et autoproduit. C’est tout à fait légitime de les envoyer péter ou de les ignorer 😉
    J’ai lu d’autres histoires de galères du même genre, avec des projets autoproduits. Et pour être passé par cette expérience (avec la 1e version de steamrollers fabriquée à la main) je sais combien le parcours se résume à une suite d’embûches, d’imprévus, d’obstacles et de problèmes. Y’a toujours un truc…
    Mais vous êtes allés au bout, vous avez fini et livré le projet, et en soi c’est déjà une énorme réussite.
    Vivement la suite 😉

  13. Pour ma part, je ne vois pas le problème avec ce projet. KS, c’est avant-tout une plate-forme de mécénat, pas un site de précommande, bon sang !
    On donne un peu de thune pour soutenir un projet, parce qu’on aime bien l’idée, que ceux qui le portent nous semblent sérieux et sincères.
    Je trouve ça dingue que la société marchande ait dévoyé à ce point les relations humaines…
    Votre démarche est sincère. Vous avez fait des erreurs. On en fait tous !
    Je ne regrette pas un seul instant mon soutien apporté à ce projet, sympathique et imparfait.

  14. Je recopie ici le commentaire que j’ai laissé sur KS et Cwowd. A aucun moment je ne regrette d’avoir fait partie de cette aventure.
    Bon courage pour la suite ! D’ailleurs on commence à voir qu’au delà de la déception initiale, les gens ont commencé le jeu et en apprécient le contenu !
    ——————————————
    C’est vrai qu’il y a une déception au départ à l’ouverture de l’enveloppe, des interrogations quand on regarde le contenu…

    Et puis quand on a compris que la découpe des livrets était NORMALE, qu’on a commencé à jouer (et passé les inévitables 3 ou 4 morts violentes du début), on se prend au jeu, on plie et on déplie les livrets et on ne pense plus aux marges blanches…

    J’ai interrompu ma partie à un moment qui me paraissait « clé ». Le jeu est posé sur un coin de mon bureau et je le regarde avec affection 😉 Avec sa boite un peu écrabouillée, on dirait un vieux livre de poche lu à de nombreuses reprises… Dès que j’ai un peu de temps devant moi je retourne en explorer les mystères.

    J’ai pensé un instant dessiner en 3D un étui rigide pour ranger les livrets et finalement j’ai abandonné l’idée, pas tellement d’un l’esprit d’un petit jeu à 12 € et à la durée de vie limitée… La boite en carton usagée fait aussi son charme.

  15. Ma boite est arrivée et j’étais super heureuse de voir que les “dégats” n’étaient pas si terribles.
    Effectivement je n’ai pas backé pour un jeu à 150 euros, mais pour soutenir un projet plus intime.
    J’ai un peu de plastique pour recouvrir les livres à la maison, j’ai renforcé la boite pour que le contenu reste en bon état et puis voilà!
    J’ai hâte de faire le jeu pour voir ce que ça donne 🙂

  16. Une sacrée aventure, qui vous laisse un goût amer pour l’instant, c’est dommage.
    Mais je reste persuadé que vous en rirez dans quelques temps, une fois les soucis bien derrière et fort des réussites à venir grâce à l’expérience accumulée.

    Les plaintes (bien que justifiées en partie, encore faut-il y mettre un peu les formes), ne sont que la partie émergé de l’iceberg, celle qui est la plus visible, qui marque le plus, mais qui reste très minoritaire en réalité.
    C’est une sage décision que de reporter la prochaine campagne, prenez le temps de vous rechargez en famille, pour les fêtes.

    Il y aura bien assez de temps pour le reste plus tard.

    A bientôt pour votre prochain projet,

    Franck

  17. Je n’ai pas encore reçu le pledge physique à ce jour mais au-delà de la qualité du jeu lui-même ou de la qualité du produit final je dois dire que j’ai backé votre projet surtout pour ce qu’il était: un petit projet intriguant fait par ce qui semble être des passionnés.

    Et même si je reçois mon pledge tout écrasé et que je ne suis pas fan du jeu lui-même, je suis content de l’avoir backé et j’espère que vous vous remettrez de cette épreuve.

    Et soyons honnête, le budget requis aux backers pour ce projet est plutôt bon marché. Que les excités aillent plutôt se plaindre auprès des gros projets de 300 balles avec plein de figurines, bien plus impersonnels.

    Et bon courage à vous et à votre petit bout, je suis moi-même diabétique depuis 24 ans, et ça va. 😉

    Merci pour votre dur labeur!

  18. Bonjour,
    J’ai soutenu votre projet et même si je ne l’ai pas encore reçu, je ne regrette pas mon choix. Même si au lieu d’un beau livre, j’obtiens une boite écrasée avec du papier mal coupé/plié avec un texte barbant.
    Comme certains l’ont indiqué, on ne soutient pas un projet pour acheter un jeu avec des bonus en amont des boutiques. On finance une idée qui nous plaît pour permettre à des fous de créer leurs projets. Rien que pour cette idée folle de se lancer dans kickstarter, vous avez mon respect.
    Vous avez expérimenté l’ascenceur émotionnel de toute création. Ces joies que vous retiendrez et ses peines que vous oublierez. La famille qui fait tampon mais qui, j’ose le croire, resserreront vos liens (quitte à perdre un ami).

    Bref, merci. Merci pour avoir aiguisé ma curiosité, merci pour avoir tenu votre promesse, merci pour votre honnêteté.

    J’espère que vous passerez d’excellentes fêtes de fin d’année et que Tiny concept vous permettra de vivre une folle aventure sur vos prochains projets !

    PS : Les êtres humains sont prompts pour se plaindre et moins enclins à remercier. Sur l’ensemble de vos 1723 envois, combien de retours négatifs alors que vous êtes vous-mêmes déçus ? Relativisez, vous avez fait au mieux et si vous apprenez de vos erreurs, alors ça ira.

  19. Coucou,

    Toutes les enveloppes n’ont pas écrasé le carnet ! Le mien a survécu !

    Moi j’ai envie de vous dire Bravo ! Parce qu’il faut toujours prendre le temps de ce le dire. Vous en avez eu des difficultés, et vous avez continuer, rien lâcher pour faire au mieux ! Et c’est déjà bien 🙂

    Le jeu reste sympa ! J’ai pu y jouer et j’ai passé un très bon moment !
    Un peu d’humour dans certaines descriptions 🙂

    Ce que je voulais aussi, en participant, c’était encourager ce projet qui me plaisait. Bien sur, on peut pas arriver te faire le plus beau des projets du premier coup ! Effectivement, les marges c’est pas top, le papier ne permet pas d’écrire au crayon dessus, c’est pas très résistant…
    Mais vous demandiez 250€ à la base, on se doutait que c’était amateur et c’était aussi le charme de ce jeu !

    Alors BRAVO !
    Et merci pour ce moment de jeu que j’ai passé et aimé !

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